La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, torpille le controversé projet d'éoliennes mohawks financé à même des revenus de casinos en ligne illégaux.
« C'est un projet qui est très mal parti », a tranché sans ambages la ministre responsable dans un bref entretien avec Le Journal hier, en laissant peu de doutes sur les chances qu'il soit retenu par Hydro-Québec.
La Commission de développement économique de Kahnawake a soumis un projet dans le cadre de l'appel d'offres de 250 mégawatts d'énergie éolienne ouvert aux communautés autochtones, en devant reconnaître qu'elle détient 20 pour cent de l'entreprise Continent 8.
Or, cette compagnie tire des revenus de sites de paris en ligne jugés illégaux par Loto-Québec.
« C'est tout à fait questionnable sur le plan moral comme projet », a dit la ministre, faisant fi du devoir de réserve qu'elle doit observer à l'égard du processus d'attribution de la société d'État.
Elle a de plus relevé l'opposition manifestée par des citoyens et des élus de Saint-Cyprien-de-Napierville, en Montérégie, où le promoteur mohawk avait l'intention d'installer des éoliennes devant générer 24 mégawatts.
« C'est un projet contesté dans le milieu alors que pour nous, le principe de l'acceptabilité sociale est fondamental », a-t-elle ajouté, achevant de démolir l'initiative inusitée.
La société d'État dévoilera en décembre les projets retenus parmi les 13 soumissions autochtones déposées.
Pas de bon sens
Plus tôt dans la journée, le Parti québécois avait sommé la ministre Normandeau d'intervenir et de forcer Hydro-Québec à fournir des explications.
« Le processus d'appel d'offres, c'est une politique gouvernementale. Alors, la ministre ne peut pas s'en laver les mains », avait affirmé le député péquiste Sylvain Gaudreault.
Selon le porte-parole de l'opposition en matière d'énergie, il est impensable qu'un projet devant soutenir le développement des communautés autochtones profite d'un financement illégal.
« Ça n'a pas de bon sens », a-t-il tonné en entrevue téléphonique, demandant aux deux sociétés d'État, Loto-Québec et Hydro-Québec, de communiquer entre elles pour éviter la concrétisation d'une bêtise.
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